Cher ami(e),
Depuis l’halloween, le coton Ouaté de la députée Catherine Dorion a été le sujet le plus en vue de la politique québécoise après l’humiliante debacle du projet de changement au PEQ du ministre de l’immigration Simon Jolin-Barrette. D’une part, nous avons des personnes qui pensent que madame Dorion devrait s’habiller comme elle le veut au parlement et d’autre part, nous avons ceux qui défendent mordicus le décorum de l’Assemblée nationale qui exige le port d’une tenue de ville. Les prochaines lignes contiendront une petite reflexion qui me pousseront à m’aligner d’un coté ou de l’autre de ces deux opinions divergentes.
Madame Dorion devrait pouvoir s’habiller comme elle veut.
En effet, les défenseurs et défenderesses de la député de Taschereau avancent qu’elle devrait pouvoir s’habiller comme elle veut. Ce n’est pas aux députés, majoritairement hommes disent-ils, de controller l’habillement de Catherine Dorion.
Bien que la raison donnée par cette frange de la population me semble on ne peut plus boiteuse, j’abonde un tout petit dans ce sens.
En effet, je pense que chaque personne devrait pouvoir s’habiller dans la tenue qui lui permette de bien faire son travail, dans la tenue où elle se sent le plus à l’aise de faire son travail. J’ai la chance de pouvoir travailler dans un endroit où je me sens très à l’aise de m’habiller comme je veux. Tant que cela est respectable envers mes collègues et les clients que nous rencontrons. Avant j’allais au travail en simple polo et jeans ou même coton ouaté. Ce n’était jamais un problème pour mes collègues. De même quand, en début d’année 2019, j’ai décidé d’adopter une ténue de ville au travail, ça n’a pas été non plus mal vu bien que la majorité au travail s’habille en mode très relax.
Cependant, je trouve très boiteuse comme approche, le slogan de l’événement de solidarité à la députée: ”Le corps des femmes ne vous appartient pas. Le choix vestimentaire des femmes ne vous appartient pas“.
Cette tendance de récupération et d’exagération du problème est de plus en plus observée dans notre société. Pour défendre des causes qui leur sont chères, les justiciers sociaux n’hésitent plus à associer des problèmes qui n’ont pas lieu d’être associés. Comme disent nos amis anglais, c’est un peu trop faire du reaching.
Madame Dorion devrait respecter les règlements en place.
En effet, les détracteurs et détractrices de la député de Taschereau s’insurgent contre le fait qu’elle ne respecte pas le décorum de l’Assemblée Nationale. Et dans ce cas aussi, je les rejoins dans ce sens.
En aucun ici, il ne s’agit de controller le corps des femmes ou des choix vestimentaires des femmes. On parle bien ici d’une députée et de l’habillement en chambre(de députées, pas la sienne). Personne ne veut controller comment Madame Dorion s’habille en dehors des murs de l’Assemblée Nationale. Donc ramener ce problème à un problème de contrôle de corps des femmes revient tout simplement à faire du sensationnelle ou à être complètement ignorant. Ce même contrôle s’appliquerai à n’importe quel député, quelque soit son genre puisque ça fait partie même du décorum de l’Assemblée Nationale.
C’est vrai que les députés devraient plutôt se concentrer à faire avancer des projets des lois réels plutôt que se concentrer sur le coton Ouaté de madame Dorion. Toutefois, ces derniers sont dans leur droit de le faire car c’est un règlement de l’assemblée et ça devrait s’appliquer à tout le monde sans discrimination du genre, de race ou d’orientation sexuelle.
Madame Dorion devrait proposer un changement au décorum tout en le respectant
En conclusion, comme vous aurez pu le constater, je suis de deux avis. Je pense, personnellement, que le décorum est peut-être obsolète et devrait être modernisé. Que l’assemblée nationale devrait permettre à Madame Dorion de faire son travail dans la tenue qui la rend plus à l’aise.
Toutefois, tant que le décorum actuel exige une tenue de ville, madame Dorion devrait le respecter. En effet, je trouve cela ironique qu’une députée, qui est sensée faire les lois et règlements de la province ne respectent même pas les règles en place qui sont applicables à son travail. Imaginez si tout autre employé, dans n’importe quel travail, agissez comme elle, choisissait d’ignorer les règlements en place tout simplement parce qu’elle n’est pas d’accord avec… Cet employé aurait déjà été viré.
Je me demande quelle sera la réaction de madame Dorion, si elle faisait adopter une loi à l’Assemblée Nationale qui rendrait l’Université gratuite à tout Québécois mais qu’une université, McGill par exemple, décidait de ne pas appliquer cette loi parce qu’elle n’est pas d’accord. L’accepterait-elle ?
Parce que c’est à ça que ça revient, le respect des règlements de l’Assemblée Nationale que madame Dorion s’était engagé à respecter quand elle a rejoint cette dernière, n’en déplaise aux défenderesses opportunistes du corps de la femme.
Ne pas être d’accord avec les règlements est tout à fait correct. Plutôt que de manquer de respect aux règles et aux autres collègues députés qui les respectent, madame Dorion devrait plutôt militer à changer les règles tout en respectant celles qui sont en cours. En tant que députée, elle devrait être un exemple de respect des règles et utiliser la voie démocratique pour les faire changer si elle n’est pas d’accord.
Pour finir, j’aimerai avoir votre avis. Si un jour je devenais député, est-ce que ma tenue suivante serait considérée comme tenue de ville ? 😂😛
À la prochaine ✌🏾